Depuis 2007, un décret donne la possibilité aux opticiens de pratiquer des examens de la vue dans un local installé dans leur magasin d’optique. Désormais, cette mission est devenue incontournable dans le quotidien des opticiens. Habilités à adapter une prescription pour des lunettes de vue ou des lentilles (sous certaines conditions), les opticiens réalisent des bilans visuels et procèdent aux ajustements nécessaires pour garantir une vision optimale à leurs clients. Comment se déroulent ces examens visuels ? Quelles sont les mesures optiques relevées et à quoi servent-elles ?
Rappel des fondamentaux du test de vue
Quel que soit l’âge des clients qui se présentent en boutique, il est important de tester régulièrement la vue. Un premier contrôle doit obligatoirement se faire chez un médecin ophtalmologue. En effet, il est le seul professionnel apte à effectuer un bilan oculaire complet pour vérifier la santé des yeux. C’est lui qui pose le diagnostic des pathologies oculaires et prescrit un traitement médicamenteux ou chirurgical. Par ailleurs, l’ophtalmologiste mesure l’acuité visuelle des patients. Une fois un premier contrôle réalisé, l’opticien peut prendre la suite et adapter une ordonnance en cours de validité, sauf mention contraire du médecin spécialiste.
Dans ce cadre réglementaire, l’opticien reçoit en boutique des clients dont il mesure l’évolution des troubles amétropiques (myopie, astigmatisme, presbytie déjà déclarée, hypermétropie). Ainsi, il peut être amené à adapter une prescription pour du matériel optique. En outre, il conseille les porteurs de lunettes et de lentilles dans le choix de la monture, des verres, des lentilles les mieux adaptés à chaque profil (âge, mode de vie, pratique sportive, etc.).
Concrètement, l’opticien dispose de tout le matériel nécessaire à l’optométrie : monture d’essai, échelle optométrique, réfracteur optique, visiotest… Grâce à ces outils, il pratique différents tests de vue : vision de loin, vision de près, vision binoculaire, champ visuel, daltonisme, etc.
Au cours de ces examens, l’opticien peut relever des anomalies et orienter ses clients vers l’ophtalmologue pour procéder à un contrôle médical approfondi (fond de l’œil, tension, examen de la rétine, cornée, conjonctive, macula, nerf optique, etc). De ce fait, l’examen de la vue qu’il pratique constitue une excellente occasion de dépister un glaucome, une cataracte, un décollement de rétine, une DMLA ou encore une rétinopathie diabétique pour ne citer que les pathologies les plus communes.
Afin d’approfondir ses connaissances et compétences et assurer une prise en charge optimale de chaque profil de client, ce professionnel peut suivre une formation pour se spécialiser en basse vision ou encore dans la myopie de l’enfant.
Quelles compétences de l’opticien lui permettent de réaliser un test de vue ?
L’opticien-lunetier est titulaire d’un BTS d’opticien-lunetier, seul diplôme autorisant la pratique du métier d’opticien. Parmi ses attributions, l’examen de la vue occupe une place prépondérante. C’est pourquoi l’opticien est formé pour réaliser toutes les mesures nécessaires au bilan optométrique. Celui-ci lui permet de définir la meilleure formule de correction de l’équipement optique (lunettes de vue et de soleil ou lentilles de contact).
En outre, la conduite d’un examen de la vue nécessite de la part de l’opticien une certaine aisance relationnelle. En effet, il doit poser des questions précises et demander au client de se conformer aux différentes mesures selon les appareils. Il procède avec tact, explicite ses gestes pour mettre en confiance le client, et faire en sorte que l’examen se déroule dans les meilleures conditions. Les opticiens-lunetiers s’appuient sur leurs connaissances scientifiques et leurs capacités à manipuler des outils technologiques pour réaliser les tests. De plus, ils sont capables d’analyser et d’interpréter les données pour les restituer aux clients. Enfin, ils font preuve de pédagogie pour expliquer aux clients les résultats des tests ainsi que les différentes possibilités d’équipements adaptés à leurs besoins.
Quelles sont les différentes étapes d’un test de vue ?
L’opticien-lunetier suit un protocole précis pour conduire un contrôle visuel, d’une durée d’environ 30 minutes. Tout d’abord, il interroge le client sur ses anciens équipements et troubles amétropiques. Pour que l’anamnèse soit complète, il demande également s’il existe des antécédents de pathologies oculaires, avec ou sans chirurgie. Enfin, il pourra s’informer sur son profil médical global : le client souffre-t-il d’une maladie chronique, prend-il des médicaments ? afin d’évaluer le risque de pathologies associées ou croisées. Par ailleurs, il pourra être amené à questionner le client sur ses habitudes de vie : pratique sportive, travail sur écran, conduite, etc.
Une fois cet entretien terminé, l’opticien procède à différents tests. Il débute par un contrôle de l’acuité visuelle, sans lunettes puis à l’aide d’un réfractomètre pour évaluer la vision de loin (reconnaissance d’objets, lettres ou symboles de taille décroissante). Puis, en vision ou lecture de près, le support est placé à 33 cm de distance du visage. Chaque œil est contrôlé individuellement grâce à l’emploi de caches.
Ensuite, le professionnel effectue un test de la réfraction avec un phoroptère et une série de lentilles optiques. À l’aide du visiomètre, il cherche la lentille la plus appropriée pour rectifier une déficience visuelle. Il peut s’agir d’une myopie, hypermétropie, presbytie ou encore un astigmatisme. La vision binoculaire est ensuite évaluée et l’opticien peut procéder à des ajustements pour atteindre une vision optimale.
Puis d’autres tests peuvent être menés pour contrôler la coordination neuro-musculaire (réaction des pupilles à la lumière) et la convergence oculaire (capacité à fixer une cible sans dédoublement). De même sont évalués le champ visuel, la vision périphérique, la perception de la profondeur et des couleurs ainsi que les mouvements oculaires.
L’interprétation du test de vue pour la prescription de lunettes ou de lentilles de contact
Une fois le bilan optique réalisé, l’opticien interprète les résultats et les restitue au client. Il lui explique comment fonctionne sa vue et préconise la correction et l’équipement les mieux adaptés. Ainsi, le choix de la monture, de l’épaisseur du verre, du traitement anti-reflet et/ou anti-rayures, de la technologie du verre (verre progressif), du modèle de lentilles de contact ainsi que des produits d’entretien participent au confort visuel des personnes.
C’est pourquoi il est important de prendre le temps de choisir la meilleure option possible. Seule la synthèse de l’ensemble des mesures réalisées lors du bilan visuel fournit les données nécessaires pour orienter le choix d’un dispositif optique. Car ces mesures permettent d’adapter au mieux les verres et la monture à la morphologie et aux besoins visuels des clients. En fin de parcours, l’opticien procède aux derniers ajustements par la précision de son geste technique : montage, centrage, meulage, polissage, etc.
Le rôle de l’opticien à la suite du test de vue
Les opticiens ont un rôle d’accompagnement et de conseil dans l’achat de l’équipement optique le plus adapté. Après le test de la vue, ils communiquent les informations collectées, les interprètent et les traduisent à leurs clients. Puis, ils présentent les équipements disponibles sur le marché pour répondre à leurs problématiques. Il peut s’agir de différentes technologies de verres comme les verres freinateurs de myopie pour les enfants par exemple, ou encore de verres pour voir de loin et de près. Dans ce cas, les opticiens assurent la prise en charge de l’adaptation aux verres progressifs préconisés pour les personnes à la fois myopes ou hypermétropes et presbytes. En outre, ils assurent le suivi de l’adaptation des lentilles par des contrôles visuels réguliers. Dans ce cadre, ils prodiguent des conseils de pose, d’hygiène et d’entretien pour tous les types de lentilles (souples, mensuelles, journalières, sclérales, toriques, lentilles de nuit ou orthokératologie).
Enfin, l’opticien est également formé pour apporter un conseil esthétique quant au choix de la monture. Cela peut constituer un gain de temps appréciable pour le client parfois un peu perdu en boutique face à la diversité des modèles proposés.
Perfectionner sa maîtrise du test de vue avec ISOForm
Pendant toute sa carrière professionnelle, l’opticien-lunetier a intérêt à continuer de se former pour effectuer les contrôles de la vue. Tout d’abord, parce que les techniques évoluent vers toujours plus de précision et de détails grâce notamment à de nouveaux outils de mesure. Ensuite, parce que l’opticien est de plus en plus sollicité pour assumer cette tâche et qu’il est bon qu’il maintienne ses connaissances à jour et qu’il puisse prendre en charge tous les types de patients. En outre, comme le secteur de l’optique est innovant et qu’il touche à la santé des personnes, il est soumis à des réglementations strictes qu’un opticien se doit de maîtriser.
Grâce à la formation continue, l’opticien met à jour ses connaissances et améliore sa pratique. Il affûte ses capacités de diagnostic et réactualise son rôle d’acteur de la santé des yeux. Ses compétences sont reconnues et appréciées des clients qui lui font confiance et s’en réfèrent à lui pour le choix de leur équipement visuel.
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Le secteur de l’optique connaît de constantes innovations techniques et technologiques. En tant que professionnel de la vision, l’opticien doit se tenir à jour pour réaliser les examens de la vue de façon toujours plus performante. Il peut aussi devenir spécialiste de certains publics grâce à une formation contactologie ou une formation basse vision, en ligne, en présentiel ou en hybride.