La presbytie apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 45 ans. Progressivement, la sensation d’avoir la vue qui baisse, de ne plus pouvoir lire de près, de ressentir un inconfort visuel face à son écran s’installe à cause du vieillissement oculaire. Les troubles de la vision de près touchent 40% de la population en France et quasiment 100% des personnes de plus de 55 ans. En magasin d’optique, les clients requérant l’aide de l’opticien pour choisir leur équipement visuel sont de plus en plus nombreux du fait du vieillissement de la population. ISOForm, spécialiste de la formation continue de l’opticien, fait le point sur la presbytie, ses causes, les profils concernés, les symptômes et traitements, ainsi que le rôle de l’opticien dans l’accompagnement des presbytes.
Qu’est-ce que la presbytie ?
La presbytie est un trouble de la vue qui affecte la vision de près. Il s’agit d’une évolution normale et inévitable due au vieillissement des yeux. Elle touche toutes les personnes à partir de 40 ans et se stabilise vers l’âge de 60 ans. Elle apparaît plus ou moins tôt en fonction des personnes, en dehors de toute autre pathologie visuelle ou trouble amétropique (myopie, astigmatisme, hypermétropie).
Quelles sont les causes de la presbytie ?
Avec l’âge, le cristallin perd de la souplesse et les muscles qui le soutiennent sont moins toniques. C’est dans ce contexte que la presbytie se manifeste. Les personnes constatent que la mise au point se fait plus difficilement, notamment au passage de la vision de loin à la vision de près. En effet, le cristallin, placé derrière l’iris, durcit et s’épaissit, ce qui influence la capacité d’accommodation de l’œil. À cause de la perte d’élasticité, le cristallin focalise les rayons lumineux derrière la rétine, ce qui rend la vision floue à courte distance. Par ailleurs, si lors de la survenue de la presbytie l’œil peine à accommoder de près, au fil des années la vision intermédiaire perd également en netteté.
Finalement, une personne presbyte présente un dysfonctionnement du mécanisme d’accommodation dû à la perte d’élasticité du système impliquant le cristallin, les muscles ciliaires, la zonule de Zinn et les fibres élastiques, sous l’effet naturel du vieillissement.
Qui est concerné par la presbytie ?
Tout le monde est concerné par la presbytie aux environs de 45/50 ans à cause du vieillissement du cristallin. Toutefois les personnes myopes et hypermétropes ne commencent pas à ressentir une gêne pour voir de près au même âge.
Ainsi, les personnes hypermétropes développent des troubles visuels liés à la presbytie plus tôt que les autres personnes, vers 40 ans. Cela est dû au fait que les hypermétropes accommodent constamment en vision de loin comme de près. D’ailleurs l’association presbytie et hypermétropie provoque une dégradation de la vue rapprochée et éloignée.
Pour les myopes, c’est l’inverse. La presbytie apparaît globalement plus tard, vers 50 ans. Et pour cause, la myopie compense la presbytie, car l’œil myope opère une défocalisation des images en avant de la rétine. Ainsi, pour pallier un éventuel inconfort visuel, le myope va simplement retirer sa correction pour lire de près. Globalement, une personne myope sera moins gênée par l’apparition de la presbytie.
Pour toutes les autres personnes ne présentant pas de trouble visuel antérieur, la presbytie se manifeste vers l’âge médian de 45 ans. C’est à ce moment que les personnes commencent à éprouver des difficultés à distinguer les petits caractères, surtout en fin de journée et si l’éclairage est insuffisant.
>Dans tous les cas, la presbytie continue d’évoluer par paliers jusque vers 60/65 ans.
En outre, plus les personnes avancent en âge, plus elles sont susceptibles de développer des maladies oculaires (pathologies de la cornée, cataracte…) qui s’ajoutent à la presbytie et à d’éventuels troubles amétropiques. Pour mettre à jour leurs connaissances et optimiser la prise en charge de tous les profils de clients en boutique, les opticiens ont recours à la formation en basse vision.
Quels sont les symptômes de la presbytie ?
Certains signes doivent alerter pour diagnostiquer l’apparition de la presbytie.
Parmi les manifestations fréquentes, on relève les symptômes suivants :
- vision trouble, surtout pour distinguer un objet rapproché (livres, téléphones, notices et étiquetage des produits de consommation), en particulier les documents écrits,
- vision altérée en cas de pénombre ou d’environnement mal éclairé (une pupille dilatée accommode plus difficilement),
- acuité visuelle diminuée en cas de fatigue,
- les patients ont besoin d’éloigner les objets pour rétablir une bonne vision,
- maux de tête fréquents
- fatigue oculaire (yeux qui tirent, baisse visuelle en fin de journée).
Le plus sûr est d’effectuer un contrôle chez l’ophtalmologue passé 40 ans.
Pour corriger la presbytie, plusieurs solutions peuvent être envisagées sur prescription médicale de l’ophtalmologiste :
- porter des lunettes de vue (avec verres correcteurs dont solaires). Il peut s’agir de lunettes pour voir uniquement de près, ou bien de verres à double foyer ou de verres progressifs permettant de corriger la presbytie et un autre trouble amétropique (hypermétropie, myopie, astigmatisme). Les verres progressifs comportent différentes zones en fonction de la correction. Le haut du verre corrige la vision de loin et le bas la vision de près, avec des paliers intermédiaires entre ces deux zones pour établir une image nette à n’importe quelle distance.
- lentilles de contact qui corrigent la presbytie ou lentilles multifocales (addition de plusieurs dioptries). Plusieurs solutions existent : quotidiennes, mensuelles, trimestrielles, à discuter avec le médecin et lors du suivi d’adaptation lentilles assuré par l’opticien,
- traitement par chirurgie réfractive (au laser) ou remplacement du cristallin par un implant multifocal.
D’une manière générale, il convient de corriger au plus tôt la presbytie pour éviter la fatigue visuelle, sachant que la presbytie continue d’évoluer avec ou sans correction. Le port de verres correcteurs pour la vision de près n’interfère en rien dans cette évolution physiologique et inéluctable. En revanche, il est nécessaire d’effectuer des contrôles tous les 1 ou 2 ans pour vérifier la dioptrie et adapter la correction. En fonction des profils, besoins et souhaits des personnes, l’opticien conseillera ses clients pour s’équiper de lunettes ou de lentilles. Lors d’une formation lentilles et presbytie>, l’opticien aborde tous les avantages et inconvénients afférents à cette solution (esthétique et discrétion, impératif de l’hygiène, technique de pose, temps d’adaptation, différents types et modèles de lentilles…)
Comment la presbytie est-elle diagnostiquée ?
En cas de doute sur l’apparition de la presbytie, seul le médecin ophtalmologue est apte à pratiquer les contrôles nécessaires. Il procède à une série d’examens pour vérifier la santé des yeux et dépister une éventuelle pathologie (glaucome, DMLA, rétinopathie…). Dans ce cadre, il peut réaliser un fond de l’œil pour examiner la structure complète de l’œil, dont la courbure de la cornée. De même, il évalue la coordination et le mouvement oculaire pour vérifier la synchronisation, ainsi que la profondeur du champ visuel. L’examen est aussi l’occasion d’évoquer les antécédents médicaux, maladies chroniques (diabète, hypertension…), opération chirurgicale et accidents etc. Ensuite, le médecin spécialiste ou l’optométriste du cabinet d’ophtalmologie, effectue un test de la vue en vision de loin et de près (échelle de Snellen). Dans ce dernier cas, il s’agit d’un test de lecture avec un support écrit placé à 35 cm du patient. Chaque œil est testé ainsi que la vision binoculaire pour avoir un diagnostic précis et pouvoir établir une ordonnance pour des lunettes ou des lentilles avec plusieurs corrections possibles.
Le rôle de l’opticien dans le suivi de la presbytie
Tout d’abord, il est important de vérifier la santé de ses yeux en se rendant chez l’ophtalmologue. C’est également lui qui prescrira l’ordonnance pour les lunettes ou les lentilles de correction de la presbytie. Ensuite, l’opticien, qui est un spécialiste en réfraction, est habilité à effectuer des contrôles de l’acuité visuelle et à adapter l’ordonnance dans le cadre d’un renouvellement. Il assure ces missions sous certaines conditions : date de validité de la prescription, âge du patient, mention spécifique d’exclusion par le médecin. Au moindre doute sur la santé oculaire de son client, l’opticien l’oriente vers son médecin ophtalmologue.
En général, on conseille de vérifier l’évolution de la presbytie tous les deux ans environ. Entre-temps, il est tout à fait possible de passer en magasin d’optique pour faire contrôler sa vue et éventuellement modifier sa correction (si une ordonnance a déjà été émise par le médecin).
Enfin, l’opticien prend en charge les personnes en vue de leur adaptation aux verres progressifs. Il pourra les conseiller sur les montures et verres les plus adaptées à leur profil, mais aussi leur prodiguer des conseils pour s’habituer à les porter, notamment pour se déplacer dans un escalier ou pour conduire. Toutefois, il arrive que certaines personnes rencontrent de réelles difficultés d’adaptation aux verres progressifs.
Pour répondre au mieux aux spécificités de ses clients, l’opticien peut suivre une >formation inadaptation aux verres progressifs. De même, il pourra aussi entreprendre une formation en contactologie pour mieux maîtriser cette technologie, en comprendre le fonctionnement et connaître les différents modèles de lentilles de contact disponibles sur le marché et les innovations à venir.
Pour toute information complémentaire sur les formations continues de l’opticien, n’hésitez pas à contacter ISOForm !